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La lutte contre la sédentarité au travail est en train devenir l’un des sujets de santé publique les plus importants dans les pays industrialisés. 4e cause de décès dans le monde d’après l’OMS, la sédentarité est en effet particulièrement importante chez les employés de bureau, assis devant leur ordinateur 5 jours par semaine ou plus. Comment combattre l’inactivité physique liée au travail informatisé ? Pratiquer un sport hebdomadaire, est-ce suffisant ? Dos Majeur répond à vos questions en s’appuyant sur les études les plus récentes à ce sujet.
Quelles sont les conséquences de la sédentarité sur la santé ?
Le sujet est devenu au fil des ans et de l’évolution de nos comportements une question de santé publique. La lutte contre la sédentarité implique de se mesurer à un véritable fléau, responsable, selon l’OMS, de 3,2 millions de décès par an.
Diabète, hypertension, surpoids… : les risques du manque d’activité physique
Encouragées par les progrès de la science spatiale, les études internationales menées sur les conséquences de l’inactivité physique et de la sédentarité aboutissent aux mêmes conclusions.
Même chez les personnes minces et en bonne santé, les effets de la sédentarité s’avèrent importants. En effet, les sujets de ces études, contraints de rester alités plusieurs jours, plusieurs semaines ou plusieurs mois, ont développé au bout de quelques jours seulement des dérèglements métaboliques notables. De ceux que l’on observe chez les personnes diabétiques ou obèses.
Premières conséquences du manque de mouvement ?
- Une augmentation du taux de lipides (de graisses) dans le sang, ainsi qu’une incapacité du corps à brûler ces graisses ;
- Une résistance accrue à l’insuline, ou insulino-résistance, symptôme précurseur du diabète. Concrètement, le corps n’est plus capable d’utiliser les glucides présents dans la circulation sanguine, et le taux de sucre sanguin augmente.
La lutte contre la sédentarité permettrait donc de réduire l’incidence de maladies chroniques responsables de nombreuses morts : cholestérol, hypertension, diabète, ainsi que d’autres maladies cardio-vasculaires, etc.
Les employés de bureau, particulièrement touchés
Chez les actifs employés dans le tertiaire, occupant un poste informatisé avec peu d’occasions de se dégourdir les jambes dans la journée, le problème est particulièrement préoccupant.
Ainsi, des études ont démontré qu’augmenter d’une seule heure par jour le temps passé assis augmente de 22 % le risque de développer un diabète de type II, et de 30 %, de devenir obèse.
L’activité physique, un instrument de lutte contre la sédentarité ?
Dans ce contexte, la logique et le bon sens voudraient qu’une augmentation du temps d’exercice physique chaque jour contrebalancent les effets nocifs de la sédentarité. Qu’en disent les chercheurs ?
Faire du sport ne suffit pas
Les scientifiques ont isolé un phénomène propre à l’employé de bureau… comme à l’astronaute. Que l’on travaille assis devant son ordinateur ou dans une station spatiale internationale, le paradoxe est le suivant :
- L’inactivité physique quotidienne est importante dans les 2 cas : sous l’effet de la position assise immobile pour l’employé de bureau, ou de la gravité pour le spationaute ;
- Dans ces deux exemples, la pratique du sport s’avère toutefois notable. L’employé de bureau se dépense en faisant du footing, du vélo ou de la musculation en salle de sport le week-end. Le travailleur de l’espace, quant à lui, s’astreint à une discipline sportive régulière pour éviter l’atrophie musculaire.
Or, dans ces deux exemples, la pratique sportive, si elle apporte évidemment de nombreux bienfaits, est insuffisante à compenser tous les effets nocifs de l’immobilité. La lutte contre la sédentarité nécessite donc de combiner une activité physique régulière à d’autres comportements.
L’activité fractionnée, une clé pour la lutte contre la sédentarité ?
Remontons de quelques centaines de milliers d’années dans le passé. À cette époque, notre activité de chasseur-cueilleur (puis, par la suite, de cultivateur et d’éleveur), nous permet de répondre pleinement à notre besoin de mouvement. Nous marchons, courons, nageons, escaladons, traquons, ramassons ou nous battons… bref, notre corps est sollicité fréquemment, avec des phases de repos régulier pour économiser au maximum notre énergie.
Mais alors que le corps humain a évolué pour répondre aux exigences de la station debout et de la marche, nous avons opéré en un temps très court des changements inverses dans nos comportements. En l’espace d’un siècle, nous avons réduit notre temps de marche à peau de chagrin, et augmenté parallèlement le temps d’exposition aux écrans et à la position assise. Une posture à laquelle nous ne sommes génétiquement pas adaptés, même si elle nous paraît la plus confortable.
C’est ainsi que les chercheurs ont pu déterminé qu’outre le sport, une activité physique fractionnée durant la journée permettait de compenser les effets du travail assis. 45 minutes de marche par jour, fractionnées en 5 minutes de marche rapide toutes les heures, offrirait donc un moyen efficace de lutte contre la sédentarité.
De fait, les scientifiques ont observé chez leurs sujets d’expérience une régression des signes inquiétants de l’inactivité. Notamment, une capacité accrue du corps à contrôler son taux de sucre sanguin, et un meilleur niveau de consommation des lipides. Or, chez les personnes ayant marché 45 minutes en une seule fois chaque jour, les effets sur le contrôle du sucre sont moins sensibles.
Conclusion : l’activité physique fractionnée quotidienne, associée à une pratique sportive plus longue et plus intense chaque semaine, diminuerait nettement nos risques de développer une maladie liée à la sédentarité.
Quels sont les aménagements à envisager dans votre entreprise ?
5 minutes de marche rapide toutes les heures pour les employés de bureau les plus sédentaires… Un projet irréaliste pour une entreprise ? Les objections les plus fréquemment opposées au changement en faveur de la lutte contre la sédentarité peuvent toutefois être facilement balayées :
- Baisse de la productivité : les conséquences de la sédentarité au travail sur la santé sont multiples et font augmenter l’absentéisme. Au contraire, les personnes ayant adopté des habitudes plus saines déclarent disposer de plus d’énergie et être de meilleure humeur.
- Difficultés d’organisation : l’installation de machines de sport au bureau ou d’espaces dédiés à l’activité physique peut s’intégrer pleinement dans un plan d’amélioration de la santé au travail. De plus, les changements ne doivent pas forcément impliquer d’importantes transformations. Remplacer le fauteuil de bureau par un Swiss Ball sur de courtes périodes (15 à 30 minutes) fait partie des solutions mobilisables en peu de temps pour un budget réduit.
D’autres équipements peuvent être envisagés : tapis roulant-bureau ou vélo électrique-bureau pour consulter ses mails ou lire un dossier, etc.
Vous cherchez à opérer des changements dans votre entreprise dans le cadre de la lutte contre la sédentarité au travail ? Contactez Dos Majeur et participez à nos formations sur mesure, et notamment nos formations en direction des personnels administratifs.
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